Villages d'alpinisme
En 2021, sept villages dans le massif des Écrins ont lancé une initiative commune : créer un club Villages d’Alpinisme et établir une charte de valeurs partagées. Les Villages d’Alpinisme des Écrins se sont inspirés des « Bergsteigerdörfer », label créé en Autriche en 2008 et rayonnant ensuite vers l’Allemagne, l’Italie, la Slovénie et la Suisse.
Le manifeste des Villages d’Alpinisme des Écrins déclare la volonté de « réenchanter nos villages, promouvoir un alpinisme authentique et respectueux, transmettre la tradition aux nouvelles générations, sensibiliser le public à la beauté fragile du milieu naturel, trouver le juste équilibre entre préservation d’une nature d’exception, notre plus grande richesse, et nos activités humaines, afin de pouvoir continuer à vivre en haut du haut. »
Villages d'alpinisme DES ÉCRINS
« L’alpiniste est un homme qui conduit son corps là où, un jour, ses yeux ont regardé… »
Le club des 7
- La Grave,
- Villar d’Arène,
- Monêtier-les-Bains,
- Vallouise-Pelvoux,
- La Chapelle-en-Valgaudemar,
- Saint-Christophe-en-Oisans
- Valjouffrey.
Sept villages d’alpinisme dans les Écrins, autant de camps de base au sein du Parc National éponyme. Des villages où bat le cœur d’hommes et de femmes de passion, les gardiens de refuges, les guides de haute montagne, les gardes et les scientifiques du parc pour qui la solidarité sont le reflet de l’identité et des traditions montagnardes.
Les villages d’alpinisme : des lieux de transmission où vit la culture de l’alpinisme depuis des générations.
Lever les yeux vers les sommets
Ils sont surtout à portée de marche d’une incroyable biodiversité. Plus de 4 500 espèces animales et végétales y sont recensées. Certaines sont emblématiques, comme le bouquetin réintroduit en 1977, le chamois, le lagopède alpin, le gypaète barbu, quelques insectes discrets et menacés comme le criquet des torrents, bien sûr des conifères, la reine des Alpes ou quatre espèces de génépi dont le rarissime génépi des glaciers. Une nature aussi belle que fragile. Alors, regarde en haut !
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Téléphériques des Glaciers de la MeijeLES DÉBUTS DE L’ALPINISME ET DU MÉTIER DE GUIDE DANS LES ALPES
La conquête des hauts sommets n’apportait pas de quoi nourrir la famille. Un col qui permettait l’accès à une autre vallée avait un certain attrait, mais le royaume de roche et de glace n’avait pas de valeur pour les paysans. De plus, on le croyait sous l’emprise d’esprits maléfiques.
L’arrivée d’alpinistes d’ailleurs à partir du début du 19e siècle, changea la donne. C’était notamment les aristocrates anglais qui pouvaient se consacrer à une telle activité de loisirs. Leur soif de sommets apporta néanmoins une nouvelle source de revenue aux montagnards. Habitués aux terrains difficiles, les paysans-bergers et les chasseurs de chamois devinrent les premiers guides de montagne, accompagnant les aristocrates et parfois les scientifiques vers les hauts sommets. Ainsi, la haute montagne devint attrayante pour les habitants du haut.
Dans les Écrins, on les appelait guides-paysans. Mais le statut du guide n’était pas celui d’aujourd’hui. Une grande partie des premières ascensions des Alpes furent signées par les alpinistes anglais, les guides locaux qui les accompagnaient restant dans l’ombre. Leurs noms ne figurent que rarement dans les récits des conquêtes.
L’ÂGE DES GRANDES CONQUÊTES DANS LES ALPES ET DANS LES ÉCRINS
Les sommets des Écrins entrent en scène dans un second temps, le massif étant plus reculé et plus difficile d’accès que les alentours de Chamonix.
En 1864, un an avant le Cervin, Edward Whymper gravit la Barre des Écrins. Pour atteindre le pied de la Barre, il passe d’abord le col du Galibier pour descendre à La Grave. Le lendemain, il grimpe la paroi en face de son hôtel, Les Enfetchores, pour atteindre la brèche de la Meije et descendre sur la Bérarde. De là, il continuera vers le col des Écrins.
Le Révérend Coolidge parcourt les Écrins entre 1870 et 1898, au départ en compagnie de sa tante Margaret Brevoort. Leurs objectifs sont La Meije, la Barre des Écrins et Ailefroide.
La Meije objet de convoitise
La Meije sera le dernier des grands sommets des Alpes à être gravi, après des années de tentatives échouées, menées par des alpinistes britanniques en compagnie de guides suisses ou savoyards. Elle est alors considérée comme le sommet le plus difficile des Alpes.
Sa proximité du village incite les alpinistes à tenter l’ascension de la Meije d’abord par la face nord qui est clairement visible de La Grave même. Cependant, les voies de la face nord s’avèrent trop difficiles pour le matériel et les techniques de l’époque. Ce n’est que quand les regards se portent sur la face sud, au-dessus de La Bérarde, hameau de Saint-Christophe-en-Oisans, que les tentatives commencent à porter leurs fruits.
zoom sur La 1ère ascension de la Meije
En 1870,
Coolidge, Brevoort et leur guides suisses Almer et fils, réussissent l’ascension du Doigt de Dieu (la Meije Centrale 3973 m) pour s’apercevoir à l’arrivée que ce n’est pas le point culminant du massif. Le Grand Pic paraît alors inaccessible.
Malgré tout, Coolidge fait une deuxième tentative en 1876, en passant par la face sud puis par l’arête ouest.
La même année, un guide local rejoint la course au sommet. Pierre Gaspard, guide-paysan-chasseur de Saint-Christophe-en-Oisans, tente d’abord l’ascension avec un jeune géographe de Grenoble, Henry Duhamel, et des guides chamoniards. Ils abandonnent à la sortie d’un couloir, au niveau de la pointe qui s’appellera par la suite Pyramide Duhamel. Devant eux se dresse une dalle lisse qui paraît infranchissable.
En août l’année suivante,
un jeune noble du Sud de la France, Emmanuel Boileau de Castelnau, convainc le Père Gaspard de faire une nouvelle tentative. Avec le fils de Gaspard, ils partent de La Bérarde le 4 août 1877 et réussissent à franchir les 20 m de dalle en ôtant leurs souliers trop rigides afin de profiter des prises offertes par les plus petites fissures dans la roche. Depuis, cette dalle s’appelle la Muraille Castelnau.
Contraints de redescendre à l’approche de la nuit, ils reviennent à la tâche le 16 août 1877. Ce jour-là, ils parviennent à l’arête finale et passent le dernier ressaut pour se trouver les premiers de l’histoire de l’alpinisme en haut du Grand Pic, à 15h30.
Contrairement aux alpinistes d’aujourd’hui, ils redescendent par la voie de montée et, se faisant attraper par le mauvais temps, passent une dure nuit en bivouac sous le sommet avant d’atteindre la vallée.
La Meije est donc l’exception à la règle des premières ascensions britanniques car au final, une cordée française emporte la victoire.
Mais quand Coolidge rédige son Guide du Haut Dauphiné en 1887, il attribue l’ascension à Emmanuel Boileau de Castelnau. Son guide, le Père Gaspard, n’est pas mentionné.
Quelques Courses d'alpinisme…
Il est vivement recommandé de partir avec quelqu’un d’expérimenté (guide ou pas) afin de s’initier en toute sécurité. Il faut également consulter des topos récents et emporter le matériel de sécurité adéquat.
Sites écoles d’alpinisme
Dans le cadre des aménagements Villages d’Alpinisme des Écrins, les guides de La Grave ont équipé trois nouveaux parcours pour l’entraînement aux techniques d’alpinisme en rocher : l’arête des Fréaux, l’arête de Peyrou d’Amont et l’arête de Pierre Aiguille.
Un nouveau topoguide est à disposition au Bureau des Guides de La Grave.
Contact Apidae
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