Balade patrimoniale au fil de la Clarée
22 mars 2024Val-des-Prés et la maison d’Emilie Carles
Elle y a été institutrice en 1923-1924 pour la première fois et fut nommée définitivement à Val-des-Prés en 1951, après avoir été nommée dans d’autres villages des Hautes-Alpes, notamment aux Alberts. Adorant l’école et particulièrement la lecture, Emilie Carles a obtenu son certificat d’étude à 12 ans. Cependant, ces années d’études ont été difficiles car, avant d’aller à l’école, elle travaillait aux champs de 5h à 7h. Elle avait fabriqué un cartable en bois avec un pupitre qui se dépliait devant pour pouvoir lire en marchant lorsqu’elle allait à l’école.
Un de ses aïeux l’avait acheté pour une bouchée de pain sous le Premier Empire à un habitant de Val-des-Prés partit faire du négoce à Gênes.
Elle possède une grande influence italienne avec la loggia aux piles toscanes à l’étage. C’est le seul exemple de ce style dans la Clarée.
Malgré son surnom et son imposante stature, cette maison était une ferme comme tant d’autres à Val-des-Prés. La maison accueillait les bêtes de la famille d’Emilie Carles, les foins et les céréales dans la grange (aujourd’hui disparue).
Au début des années 1930, avec l’essor des congés payés, Emilie et Jean Carles transforment cette grande bâtisse en auberge. La maison profite de cette transformation pour changer de nom en devenant « Les Arcades ».
Plampinet et son patrimoine religieux
est groupé autour de ses biens communaux : l’église Saint-Sébastien, la chapelle Notre-Dame-des-Grâces, le four banal et l’ancienne école. Cela facilitait la vie du village, notamment en hiver.
Dominant le village, le clocher de l’église nous incite à gravir les quelques marches pour la découvrir. Dans son jardin, on peut découvrir la Croix « de Mélézet ». Les habitants de Plampinet l’auraient volé au village de Mélézet (de l’autre côté du col de l’Echelle) pour se venger d’une coupe de bois non payée. Ceux de Mélézet auraient à leur tour volé quelques bêtes du troupeau des Thûres.
La chapelle Notre-Dame-des-Grâces est le premier lieu de culte de Plampinet. Les peintures murales représentent des passages de la Bible, notamment les vertus, leurs vices et les châtiments.
La toiture est en planche de mélèze ou bardeaux. Chaque planche est striée de petits canaux pour faciliter l’évacuation de la pluie.
La grange est très grande et parfois sur plusieurs niveaux pour accueillir le foin, le seigle, le regain, les céréales, les fagots et le bois de chauffage. Elle doit être aérée, on retrouve donc souvent des ouvertures en triangle.
La circulation des hommes et des bêtes est particulière, on ne retrouve cette particularité qu’en Guisane. On appelle ce type de maison « maison à cour fermée et circulation intérieure totale ». C’est en effet par un escalier intérieur que l’on accède aux étages, et non par une circulation en balcon, comme on peut les retrouver en Vallouise.
L’entrée est commune aux bêtes et aux hommes avec 3 espaces voûtés : l’étable, la cuisine et la pièce à vivre.
Les chalets d’alpages dans la Haute vallée de la Clarée
Leur nombre important dans la Haute vallée de la Clarée témoigne d’une population élevée dans la vallée au milieu du XIX° siècle, et d’une activité agricole prédominante.
Les habitants avaient souvent deux chalets d’alpages temporaires.
Le premier chalet, situé entre Névache et Fontcouverte servait aux déplacements quotidiens du début de l’été. Autour de ces chalets, étaient cultivés pommes de terres et céréales. Seule une femme restait le soir pour assurer la traite du soir et du matin.
Le second chalet de la famille est situé dans les vallons adjacents pour les foins tardifs et les pâturages.
Le chalet d’alpage est à la fois grange, étable et habitation. Au rez-de-chaussée, on retrouve l’habitation, avec parfois une cave pour le fromage et le beurre. A l’étage, on retrouve comme pour les maisons traditionnelles, la grange (appelé « fenil’), construite en empilage de fûts de mélèze.